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Le "BBL" : Tout ce que vous devez savoir sur le Brazilian Butt lift. En quoi cela consiste? Est-ce dangereux?


BBL

Le "Brazilian Butt Lift" (BBL) est devenu l'une des interventions de chirurgie esthétique les plus populaires au monde. Cette procédure, qui permet d'obtenir des fesses plus rondes, plus pleines et mieux galbées, fascine autant qu'elle suscite des interrogations. Au-delà de l'engouement médiatique, il est crucial de comprendre en quoi consiste réellement cette opération et, surtout, de connaître les risques qui y sont associés. C’est la clé pour faire un choix éclairé et responsable, loin des mythes et des idées reçues.


Qu'est-ce que le "Brazilian Butt Lift" (BBL) ?


Le BBL n'est pas une simple pose d'implants. C'est une intervention de greffe de graisse autologue qui se déroule en deux étapes principales :

  1. La liposuccion : Le chirurgien commence par retirer la graisse excédentaire de zones du corps où elle est indésirable. Les zones les plus souvent ciblées sont le ventre, les flancs (les "poignées d'amour"), le dos et les cuisses. Cette étape permet non seulement de récupérer le matériel de greffe, mais aussi d'affiner la silhouette globale, créant un effet de sablier.

  2. L'injection de graisse : Une fois la graisse collectée, elle est purifiée et préparée. Elle est ensuite réinjectée dans les fesses pour leur donner du volume, améliorer leur forme et leur projection. Le chirurgien utilise des canules fines et injecte la graisse à des profondeurs précises pour obtenir le résultat désiré.

L'objectif du BBL est de remodeler la silhouette de manière naturelle, en utilisant la propre graisse de la patiente. Le résultat est non seulement un fessier plus galbé, mais aussi une taille plus fine, ce qui accentue la courbure du dos et donne une impression de silhouette en "S".


Les risques et l'importance du choix du chirurgien


Comme toute intervention chirurgicale, le BBL comporte des risques, mais il est essentiel de les comprendre pour les différencier. Les risques les plus courants incluent les infections, les saignements, les asymétries ou une résorption partielle de la graisse injectée. Cependant, le risque le plus grave et le plus médiatisé, souvent associé à cette opération, est l'embolie graisseuse.

L'embolie graisseuse est une complication potentiellement mortelle qui se produit lorsque la graisse injectée pénètre dans le système circulatoire et migre vers les poumons ou d'autres organes vitaux. Les études scientifiques et les recommandations des sociétés savantes de chirurgie plastique ont clairement identifié la cause principale de cette complication.


L'embolie graisseuse : une question de volume et de technique


La majorité des cas tragiques d'embolie graisseuse sont survenus lorsque de très gros volumes de graisse ont été injectés profondément dans les muscles fessiers. C'est dans cette zone que se trouvent de larges vaisseaux sanguins et des veines qui, si elles sont perforées par la canule, peuvent absorber la graisse injectée et la transporter directement vers les poumons.

Les chirurgiens plasticiens certifiés savent que cette technique est extrêmement dangereuse. Les recommandations des sociétés de chirurgie plastique, tant aux États-Unis qu'en Europe, sont claires :

  1. Éviter l'injection dans le muscle : La graisse doit être injectée uniquement dans les couches superficielles et sous-cutanées, c'est-à-dire dans la couche de graisse située juste sous la peau, et jamais directement dans le muscle fessier.

  2. Utiliser la bonne canule : L'utilisation de canules à pointe arrondie (micro-canules) et la réalisation de mouvements de va-et-vient constants pendant l'injection réduisent considérablement le risque de perforation des vaisseaux.

  3. Contrôler le volume : L'injection de la graisse doit être progressive, en petites quantités et à plusieurs niveaux, plutôt que de gros volumes en un seul point.

Le risque d'embolie graisseuse est donc intimement lié à la technique d'injection utilisée. Dans les pays où la réglementation est stricte et où les chirurgiens respectent les protocoles de sécurité, le risque est minimisé. C'est souvent l'absence de réglementation, le manque de formation ou la recherche d'un résultat extrême (avec des volumes gigantesques) qui mène à des complications graves.


Comment choisir son chirurgien ?


Votre sécurité est la priorité absolue. Pour minimiser les risques, notamment celui de l'embolie graisseuse, il est crucial de suivre ces conseils lors du choix de votre chirurgien :

  • Vérifiez ses certifications : Assurez-vous que votre chirurgien est qualifié et certifié par un organisme officiel de chirurgie plastique dans votre pays. Il doit être spécialisé dans la chirurgie plastique, reconstructive et esthétique.

  • Posez les bonnes questions : Lors de votre consultation, demandez-lui explicitement s'il injecte de la graisse dans les muscles fessiers. S'il répond par l'affirmative, fuyez. Un chirurgien responsable et formé vous expliquera qu'il injecte uniquement dans la couche sous-cutanée.

  • Lieu de l'intervention : L'opération doit être réalisée dans un bloc opératoire respectant toutes les normes de sécurité en vigueur, avec une équipe médicale complète, incluant un anesthésiste qualifié.


L'importance des consultations


Une consultation approfondie avec votre chirurgien est essentielle. C'est le moment de discuter de vos attentes, de la quantité de graisse disponible pour la greffe et des résultats réalistes. Un bon chirurgien vous expliquera que la survie des cellules graisseuses est d'environ 60 à 70 % et que le résultat final ne sera visible que plusieurs mois après l'opération.


Conclusion


Le BBL est une intervention de chirurgie esthétique qui peut offrir des résultats spectaculaires et naturels. Cependant, il est essentiel de ne pas le prendre à la légère. Le risque principal, celui de l'embolie graisseuse, est en grande partie évitable en choisissant un chirurgien certifié qui respecte les protocoles de sécurité internationaux. Dans le monde de la chirurgie esthétique, la qualité et la sécurité doivent toujours primer sur l'apparence et le prix. Si l'on vous promet un résultat extrême ou si l'on ne vous parle pas des risques, c'est un signal d'alarme. L'objectif est d'atteindre le résultat souhaité, mais toujours en toute sécurité.




Dr Romuald Taraquois
Dr Romuald Taraquois
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